Malgré les inquiétudes en début d’année (article le Figaro), les entreprises du paysage sont l’un des rares secteurs du BTP en croissance. Leur Union Nationale (Unep) enregistre une croissance moyenne de 2 % pour les différents marchés au premier semestre 2024. Ainsi qu’une augmentation de 13 % du taux d’embauche sur la même période (source). Pour les amoureux de la nature en milieu urbain, voici ce qu’il faut savoir pour réussir votre reconversion et devenir paysagiste.
Le paysagiste n’est pas considéré comme un métier pur du BTP. En effet, il ne participe pas à la construction ou à la rénovation des infrastructures. En revanche, il leur ajoute un côté esthétique et met tout en œuvre pour intégrer le bâtiment ou le génie civil dans l’environnement.
Il travaille au sein d’une agence, d’une entreprise du paysage ou se déclare en tant que freelance. Le profil de ses clients varie du privé au public (municipalités, collectivités territoriales, etc.).
Le projet du paysagiste commence dans son bureau d’études. En analysant la commande du maître d’ouvrage, il réalise un dossier de préprojet où il consigne les documents suivants (source) :
Les informations nécessaires à la préparation de ce dossier proviennent des relevés topographiques et de l’exploration du terrain au préalable. L’entrepreneur paysagiste veille à respecter les contraintes de l’environnement comme le climat, la faune, la flore, le sol ou la gestion des eaux (source).
Les missions du paysagiste sont très variées. Les espaces qu’il réalise se trouvent dans des jardins publics, des zones résidentielles, des parcs, des centres commerciaux, des berges, etc. Il entretient également les abords des voiries comme les autoroutes ou les lignes de TGV.
Son objectif est d’apporter de l’esthétisme à des aménagements qui, sans ses apports végétaux ou décoratifs, seraient bien ternes. Lorsqu’il porte sa casquette d’architecte paysagiste sur le terrain, il joue avec ses ouvriers ou ses sous-traitants le même rôle qu’un conducteur de travaux. Ces derniers sont principalement jardiniers, horticulteurs ou pépiniéristes.
Ses principales activités sont :
Un paysagiste (au sens d’architecte) concentre principalement ses actions sur la gestion de projet de l’espace vert. Le jardinier s’occupe uniquement de l’entretien du jardin ou du parc. Par conséquent, ces deux métiers ne nécessitent pas les mêmes formations (BTS Aménagements paysagers contre BEPA ou CAPA). Cependant, au-delà de leur relation privilégiée avec les végétaux, ces deux professionnels du paysage doivent également entretenir leurs relations avec les clients (source).
Pour les passionnés de la nature, vous pouvez laisser libre cours à votre créativité et à votre poésie si cette dernière satisfait le client. Le métier d’architecte paysagiste est suffisamment diversifié pour ne pas tomber dans une certaine routine, même s’il se déroule à l’extérieur la plupart du temps.
Il est gratifiant d’offrir un espace vert qui apporte de l’évasion et de la sérénité à ses clients. De plus, vous pouvez voir les plantes et les arbres évoluer au fil du temps, tout en les entretenant. L’apprentissage de nouvelles techniques ou compétences étoffe votre savoir-faire pour de magnifiques résultats.
Le calme du jardin n’empêche pas les contraintes physiques du travail, en termes de posture ou d’outils. Les conditions météo compliquent la tâche lorsqu’elles sont trop maussades ou trop sèches. C’est pourquoi il faut se tenir prêt à travailler en dehors des heures normales en fonction de ces aléas.
Les paysagistes se déclarent généralement en tant que freelance ou salariés dans des petites agences. Les premiers sont confrontés à des rentrées d’argent aléatoires, qui dépendent de leur clientèle. Les seconds touchent des salaires assez faibles par rapport à leur niveau d’étude (voir ci-dessous) (source).
Le paysagiste maîtrise d’abord et avant tout la botanique et la physiologie végétale. Il connaît les besoins des plantes, ainsi que les techniques pour les entretenir. Il connaît les règles de sécurité des outils et machines nécessaires à l’entretien de l’espace vert. Son autonomie et sa polyvalence l’exhortent à posséder quelques connaissances fondamentales dans d’autres disciplines : maçonnerie, électricité, plomberie, génie civil, etc.
Véritable esprit créatif, il n’en reste pas moins un professionnel consciencieux qui respecte les contraintes du budget et de l’environnement. Son art n’exclut pas la maîtrise informatique car ces dessins sont exécutés à la main ou sur des logiciels de DAO (dessin assisté par ordinateur). Une bonne condition physique est nécessaire pour le travail en extérieur, qui peut toutefois s’effectuer en équipe avec des ingénieurs, des architectes ou des urbanistes.
Plusieurs formations sont disponibles pour devenir paysagiste. Après la troisième, vous intégrez un BEPA (Brevet d’études professionnelles agricoles) en aménagement de l’espace ou un CAPA (Certificat d’aptitude professionnelle agricole) en travaux paysagers. Vous poursuivez avec un Bac pro travaux paysagers avant de vous diriger vers un BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) aménagements paysagers ou production horticole. Les CACES sont nécessaires pour conduire les engins motorisés, comme des tracteurs ou des grues.
Si vous souhaitez gérer des projets d’aménagement, nous vous conseillons de poursuivre vos études dans des écoles spécialisées. Les diplômes, ainsi que leurs niveaux après le bac, sont les suivants (source) :
Malgré les formations présentées ci-dessus, il est possible de se déclarer paysagiste sans diplôme. Néanmoins, en absence de réglementation, vous ne bénéficiez d’aucune protection. Seul le statut de concepteur paysagiste est réglementé par la Fédération Française du Paysage (FFP) (source).
Après plusieurs années d’expérience, un jardinier paysagiste peut prétendre à un poste de chef d’équipe, d’ingénieur ou de conducteur de travaux dans son domaine. Cela l’amène à utiliser des outils informatiques pour bien gérer le chantier de son espace vert. Outre les agences privées ou les entreprises individuelles, la fonction publique et les conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) sont des débouchés possibles.
En 2024, le salaire moyen d’un paysagiste en France varie entre 2 000 € et 3 800 € bruts par mois (source). Cette rémunération dépend de nombreux facteurs comme l’ancienneté, la région ou le statut indépendant/salarié. Quoi qu’il en soit, un paysagiste débutant gagne un SMIC (1 426 € net) avant de passer à 1 892 € après 10 ans d’expérience. Dans la fonction publique, le jardinier paysagiste appartient à la catégorie B tandis que l’ingérieur relève de la catégorie A.
L’entrepreneur fixe ses propres taux horaires, contrairement au salarié. Sa rémunération mensuelle peut dépasser les 6 000 € bruts, mais elle est plus aléatoire. Tout dépend du réseau et de la gestion de l’activité, en particulier si le nombre de commandes diminue.
Le paysagiste est un professionnel de la nature qui regroupe plusieurs casquettes pour développer des espaces verts ou des jardins, publics ou privés. Il est à la fois ingénieur pour développer et gérer son projet, et technicien pour l’entretenir sur le terrain. Ce métier ne nécessite aucun diplôme pour se lancer, mais les formations restent nécessaires pour bénéficier d’un bon débouché et d’une bonne protection. Si vous êtes paysagiste ou en reconversion, abonnez-vous à Techtime pour optimiser vos chantiers et faciliter votre quotidien.