Une enquête de France Travail révèle que le pays compte 27 000 couvreurs sur son territoire. Elle ajoute une donnée très intéressante : ces professionnels semblent de plus en plus jeunes, avec une moyenne d’âge de 34 ans. Pourquoi la pose de tuiles sur les toits des maisons individuelles ou des bâtiments historiques semble avoir le vent en poupe ? Quelles sont les nouvelles compétences que l’on attend pour ce métier ? Voici toutes les informations nécessaires pour réussir votre reconversion et devenir couvreur.
Le couvreur construit ou répare la toiture d’un immeuble ou d’une maison individuelle. Il est garant non seulement de leur étanchéité, mais également de leur isolation thermique. Contrairement aux autres métiers du BTP, on pourrait penser que son rôle ne se cantonne qu’à la fin du chantier. En réalité, son activité commence dès la préparation et l’organisation du projet.
Dans un premier temps, le couvreur élabore les plans de pose pour la toiture. Il détermine le nombre de tuiles nécessaires à son projet, ainsi que leur plan de découpe. En consultant son maitre d’ouvrage, il choisit le matériau de couverture dans la liste suivante : terre cuite, béton, ardoise, aluminium, zinc ou verre. Le matériau utilisé pour les tuiles doit s’accorder avec le bâtiment et son environnement (Jobijoba).
Sur le terrain, le couvreur collabore avec d’autres corps de métiers du bâtiment à des étapes précises de la construction. Il installe ses échafaudages, accompagné ou pas d’un monteur échafaudeur, afin de garantir sa sécurité pour son travail en hauteur (Pro Matériel Bâtiment). Il s’accorde avec le charpentier pour fixer des liteaux, des lattes de bois qui vont supporter la future couverture.
Le couvreur travaille d’abord sur l’isolation thermique et phonique du toit. Cette tâche, comme l’installation des panneaux solaires ou la conception des toits végétaux, s’impose de plus en plus dans son quotidien (Groupe Actual). En effet, il s’agit de répondre aux défis du développement durable.
Après avoir préparé le toit, il peut poser les tuiles et les ajuster au millimètre pour garantir l’étanchéité. Trois matériaux particulièrement résistants sortent du lot (Protoumat) :
Bien entendu, le couvreur prend soin de laisser quelques espaces pour l’insertion d’une fenêtre ou d’une cheminée. En guise de finition, il prend sa casquette de couvreur-zingueur pour installer les gouttières ou tout autre système d’évacuation d’eau (comme les chéneaux). Le matériau principal de ces installations est le zinc, mais d’autres solutions sont possibles en fonction des bâtiments, comme l’acier galvanisé ou le PVC antichoc.
Le couvreur effectue les réparations suivantes sur une toiture endommagée par une tempête :
Il s’accorde également des travaux de rénovation énergétique et de restauration de bâtiments historiques. Dans ce dernier cas de figure, il veille à ce que ses travaux ne dénaturent pas l’esthétisme du bien. Par conséquent, il privilégie l’emploi d’ardoise naturelle ou de tuiles en terre cuite anciennes.
La profession est polyvalente et riche en opportunités d’emplois. Il correspond au professionnel qui souhaite travailler en plein air et sur des projets variés, qu’ils soient traditionnels ou modernes.
De plus, ce métier s’ouvre de plus en plus aux nouvelles technologies, comme l’utilisation de drones pour inspecter une toiture endommagée ou de logiciels CAO. Ces programmes de Conception Assistée par Ordinateur créent des modèles 3D des toits, à l’instar du Building Information Modeling, pour mieux planifier les réparations sans effort. De son côté, le client visualise l’état de sa toiture après les travaux et en retire une plus grande satisfaction. Le logiciel CAO optimise l’utilisation des matériaux, réduisant de surcroit le gaspillage et facilitant la gestion des déchets de chantier.
Son activité le conduit à adopter des positions inconfortables par tous les temps. Malgré son harnais et ses chaussures de sécurité antidérapantes, les toitures en mauvais état promettent des conditions de travail vertigineuses. Selon une étude de l’IRSST, le risque d’accidents graves, voire mortels, pour un couvreur est six fois supérieur à celui d’un travailleur moyen (Protection directe).
En dehors des équipements de base pour assurer sa sécurité sur le chantier, le couvreur s’expose également aux nuisances sonores à cause de ses outils. Les scies circulaires, les souffleuses à isolation ou les cisailles à tôle permettent des travaux de qualité, mais elles sont extrêmement bruyantes. Le port d’un masque et de lunettes de protection est obligatoire pour se protéger des poussières de chantier.
Un bon couvreur est un professionnel méticuleux et prudent. Ses connaissances en géométrie sont nécessaires pour tracer les plans de la toiture et déterminer le nombre de tuiles à poser. Il maitrise les propriétés des matériaux de couverture et connait leurs liens avec les différents types de bâtiments ou les traditions régionales. Lorsqu’il se retrouve sur place, il se montre habile, endurant et ne souffre nullement de vertige.
Il montre de l’intérêt pour le travail en équipe, en particulier s’il s’agit de collaborer avec d’autres corps de métiers du bâtiment. Rien ne l’empêche d’acquérir quelques compétences de base dans d’autres domaines, comme la plomberie, la maçonnerie ou la pose de bardage (Indeed). Comme le paysagiste, son attention se porte sur l’esthétisme de la construction à travers son choix des matériaux ou la forme des tuiles.
Après le brevet des collèges, vous pouvez postuler au CAP couvreur ou CAP étancheur du bâtiment et des travaux publics. Ces études durent 2 ans, suivies d’une année de spécialité pour maitriser la zinguerie. Le CAP ouvre la voie vers un brevet professionnel dans ces mêmes spécialités ou un Bac pro interventions sur le patrimoine bâti, option “couverture” (Onisep).
Les études les plus élevées correspondent au niveau BTS, afin d’occuper des postes à plus haute responsabilité. Vous avez le choix entre les spécialités suivantes :
Il est possible de devenir couvreur sans diplôme, à condition de bénéficier d’un titre professionnel et de respecter des conditions strictes de sécurité. En tant que salarié, vous pouvez débuter votre carrière en tant qu’aide-couvreur. Puis, vous suivez une formation de 7 mois, en moyenne, dans un organisme de formation professionnelle comme le GRETA ou l’AFPA pour obtenir votre titre. Pour la création d’entreprise, veillez à justifier 3 ans d’expérience en tant que salarié, ainsi qu’une garantie décennale (Toiture pro).
Les opportunités d’emplois deviennent plus intéressantes lorsque le couvreur se spécialise dans la manipulation d’un matériau précis. Ainsi, il a le choix entre les bâtiments modernes ou les biens historiques avec plus de responsabilités. Il peut s’orienter vers des corps de métier plus spécifiques, comme zingueur, revêtisseur-étanchéiste ou installateur de panneaux solaires. Ses années d’expérience le conduiront à devenir chef couvreur sur plusieurs chantiers, un poste équivalent au conducteur de travaux (CIDJ)
Le salaire d’un couvreur varie en fonction du niveau d’expérience et de sa région d’exercice. Selon les données les plus récentes de Batiactu, un couvreur débutant gagne en moyenne un salaire brut annuel de 19 822 €. Cela équivaut à un SMIC. Il dépasse les 20 000 euros brut annuels au bout de 3 ans d’expérience, pour finir à 26 780 € après une dizaine d’années. Ces salaires sont complétés avec une prime de panier de 9 € en cas de chantier éloigné, après validation de l’employeur.
Lorsque le couvreur devient conducteur de travaux, son salaire brut mensuel atteint 3 000 €. S’il se déclare en tant que freelance, le taux horaire recommandé se situe entre 30 et 50 euros HT. Ce tarif varie en fonction de ses charges et de sa réputation (Ici formation).
Le métier de couvreur est un travail essentiel pour le confort d’un habitat. Il lui garantit son étanchéité et son isolation thermique et phonique. Ce métier évolue avec son temps, en adoptant de nouvelles technologies qui améliorent la prise en charge des réparations du toit. Mais, si vous souhaitez réussir pleinement votre reconversion, vous devez avoir les outils nécessaires pour gérer votre planning de chantier. Techtime est la solution qu’il vous faut.