5 Ă©tapes pour vendre votre entreprise BTP Ă  sa juste valeur !

Selon une étude de Bpifrance Transmission, le marché de la cession-reprise d’entreprises en France aurait augmenté de 10 % en 2024 (source). Certains groupes tirent leur épingle du jeu, comme le groupe Batibig qui a racheté 15 entreprises du bâtiment en 2022 (source). La cession d’une entreprise peut avoir plusieurs causes : départ à la retraite ; opportunités de marché ; difficultés financières à cause de l’inflation. Découvrez les 5 étapes essentielles pour vendre votre entreprise du BTP dans les meilleures conditions.

1. Préparer la vente de votre entreprise avec plusieurs bilans et documents

Vous pouvez être confronté à de la pénurie de main d’œuvre ou à une diminution de votre carnet de commande. Cependant, la vente d’une entreprise du bâtiment ne se conclut pas dans la précipitation. Nous vous invitons à tirer le bilan suivant pour comparer vos objectfs, vos motivations et vos contraintes (source) : 

  • Quelles sont les raisons de la vente ?
  • Est-ce le moment le plus opportun ?
  • Quelles sont les forces et les faiblesses de votre sociĂ©tĂ© ?
  • De quels actifs disposez-vous (bien immobilier, placements financiers, etc.) ?

Cette dernière question vous aide à déterminer quel type de cession sera le plus profitable pour vous. Pour vous aider dans cette évaluation, il est préférable de réunir les documents financiers de votre entreprise du BTP avec les informations suivantes.

Business plan

Comptes financiers

  • Synthèse de l’entreprise (activitĂ©s, historique, objectifs de vente, Ă©quipe de direction, etc.) ;
  • Ă©tude de marchĂ© du BTP ;
  • stratĂ©gies de marketing et de vente ;
  • Ă©tats financiers et prĂ©visions sur 3 ou 5 ans.
  • Bilans ;
  • compte de rĂ©sultat ;
  • rapports d’audit ;
  • Ă©tats de dettes et de crĂ©ances ;
  • flux de trĂ©sorerie

2. Estimer la valeur de votre entreprise du BTP

À partir du bilan ci-dessus, vous préparez plusieurs diagnostics pour rassurer vos éventuels acheteurs quant à la viabilité de votre entreprise du bâtiment : 

  • Diagnostic de l’activitĂ© : comparer la performance de votre sociĂ©tĂ© par rapport aux concurrents.
  • Diagnostic financier : Ă©valuer votre rentabilitĂ©.
  • Diagnostic des moyens : constituer la liste de vos outils et autres moyens professionnels.
  • Diagnostic humain : mesurer les compĂ©tences de vos Ă©quipes et votre organisation.
  • Diagnostic juridique : Ă©tablir l’état des lieux de vos contrats, obligations et crĂ©ances.

Grâce à toute cette documentation, vous êtes en mesure d’estimer la valeur actuelle ou potentielle de votre société. Il existe trois méthodes de valorisation que vous pouvez combiner ou traiter séparément.

  • La mĂ©thode comparative. Vous vous comparez avec d’autres entreprises du BTP dont vous connaissez la valeur. Vous Ă©valuez plusieurs critères comme la taille, la gĂ©ographie ou les conditions du marchĂ©.
  • La mĂ©thode patrimoniale. Votre valeur repose sur vos actifs (Ă©quipements, bâtiments, stocks, etc.) après dĂ©duction de vos passifs (notamment, les dettes).
  • La mĂ©thode de la rentabilitĂ©. Grâce Ă  vos rĂ©sultats passĂ©s et vos prĂ©visions de revenus ou de coĂ»ts, vous estimez votre capacitĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer vos futurs bĂ©nĂ©fices. Gardez Ă  l’esprit que vous pouvez n’en engranger aucun.

Si vous ne disposez pas des compétences suffisantes en comptabilité, nous vous recommandons de faire appel à un expert-comptable. Il dispose du recul nécessaire pour évaluer au mieux le positionnement de votre entreprise. Avant d’envoyer votre dossier de cession d’entreprise, n’oubliez pas de soumettre un accord de confidentialité et de mettre en avant votre parc matériel (source).

3. Trouver votre acquéreur à travers plusieurs canaux de recherche

Vous avez plusieurs moyens de dénicher votre potentiel repreneur. Si vous souhaitez gérer le recrutement seul(e), il suffit de déposer une annonce de cession d’entreprise sur une plateforme dédiée (comme Bpifrance). Votre annonce doit être particulièrement soignée et bien rédigée pour donner une bonne impression à votre futur acquéreur. N’hésitez pas à mobiliser vos salariés ou vos partenaires dans vos recherches.

Si vous préférez être accompagné(e) dans vos démarches, adressez-vous à des cabinets de conseils spécialisés ou à votre chambre de commerce et de l’industrie. Votre annonce paraîtra dans un journal d’annonces légales ou sur des bourses d’entreprise à vendre.

4. Choisir votre mode de cession pour vendre votre entreprise du bâtiment

Selon l’expert en transmission-reprise de la CCI Hauts-de-France, la cession d’une petite entreprise varie entre 2 et 5 ans selon sa taille (source). Vous pouvez décider de céder tous vos actifs ou les titres de votre société.

La cession de fonds de commerce : vendre tous les actifs

La cession de fonds de commerce consiste à vendre tous les actifs nécessaires au fonctionnement de l’entreprise. Ces derniers peuvent être corporels (marchandises, mobilier, outils, etc.) ou incorporels (clientèle, enseigne, droit au bail, autorisations administratives, etc.). Les éléments numériques nécessaires à la visibilité de l’entreprise sur Internet (site web, fiche Google my Business, réseaux sociaux, marketplace) sont inclus dans la cession. Néanmoins, certains documents ne sont pas pris en compte comme les documents comptables ou les contrats fournisseurs (source).

Grâce à ce mode de cession, vous pouvez trouver un repreneur plus facilement ou investir votre prix de cession dans un nouveau projet (source). Cependant, vous devez remplir plusieurs conditions au préalable : 

  • VĂ©rifier que le repreneur peut exercer son droit d’activitĂ© commerciale.
  • Obtenir le consentement de votre conjoint en cas de biens communs.
  • PrĂ©venir la mairie si elle dispose d’un droit de prĂ©emption sur le fonds de commerce.
  • Informer vos salariĂ©s ou votre comitĂ© social et Ă©conomique deux mois en avance, en fonction de la taille de votre entreprise.

La cession des titres de l’entreprise : parts et actions

Si vous cédez des parts sociales ou des actions, en fonction de la forme juridique de votre société, votre nouvel acquéreur devient associé ou actionnaire. Celui-ci peut profiter de bonnes relations mises en place avec vos contacts, tout en récupérant des contrats conclus.

De votre côté, vous touchez votre prix de vente sans délai de séquestre (prix de vente bloqué et géré par un notaire ou un avocat). Cependant, une clause de garantie de passif est incluse dans le contrat pour protéger l’acquéreur contre l’augmentation éventuelle des passifs après son rachat. Par exemple, il peut découvrir des dettes dont il ignorait l’existence durant les négociations. Pour entériner la cession des titres, la signature d’un protocole d’accord, ainsi que d’un acte de cession, est nécessaire.

5. Rédiger et signer le protocole d’accord, ainsi que l’acte de cession

Ces deux documents ont des objectifs différents et interviennent dans un ordre précis. Le protocole d’accord formalise les modalités de la transaction discutées lors des négociations préliminaires. Un engagement moral lie le vendeur et l’acquéreur, même si cela peut devenir juridique. Sur ce document figurent des mentions générales (chiffre d’affaires, prix de cession, etc.), ainsi que des clauses particulières comme la clause de non-concurrence (source).

Si votre repreneur parvient à débloquer les fonds nécessaires au rachat, vous passez à la rédaction et à la signature de l’acte de cession. Il reprend tous les termes du protocole d’accord. Nous vous suggérons de faire appel à un avocat pour vérifier votre couverture juridique sur ce contrat. Lorsque l’acte est signé, il suffit d’accomplir d’ultimes formalités : 

  • Enregistrer l’acte de cession au service des impĂ´ts des entreprises (SIE), ainsi qu’au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s (RCS).
  • Faire paraĂ®tre l’avis de cession au Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales (BODACC)et dans un journal d’annonces lĂ©gales.
  • TransfĂ©rer les actifs, les comptes bancaires et les contrats chez le nouveau propriĂ©taire, afin de clĂ´turer tous vos comptes.
  • Informer vos salariĂ©s, vos clients ou vos sous-traitants de la reprise de votre entreprise du bâtiment.

La vente d’une entreprise du BTP nécessite plusieurs étapes préparatoires afin d’évaluer sa valeur actuelle et potentielle. Ne négligez aucun actif, ni passif de votre société pour ne pas perdre la confiance de votre acquéreur. Si vous souhaitez poursuivre votre activité malgré tout, profitez de l’accompagnement de nos coachs pour chefs d’entreprises.