Congés intempéries BTP : tout savoir sur leur versement

Entre 2021 et 2022, la Caisse des Congés Intempéries BTP recense un total de 4 650 180 heures d’arrêt de travail à cause des intempéries. Selon le rapport : « la pluie représente la majeure partie des heures d’arrêt indemnisées déclarées », soit 3 906 608 heures. Or, la saison 2023-2024 s’est révélée excédentaire en précipitations sur la majeure partie du pays selon Météo-France. Comment indemniser ses salariés lorsque ces derniers ne peuvent pas travailler sur leurs chantiers à l’extérieur, à cause d’intempéries violentes ou durables ? Découvrez comment bénéficier des congés intempéries BTP.

1. Congés intempéries BTP : quelles sont les entreprises concernées ?

Les secteurs d’activités assujettis aux intempéries sont décrits dans l’article D5424-7 du Code du travail. Les entreprises suivantes font partie des activités professionnelles concernées par le régime de chômage-intempérie (source) : 

  • Maçonnerie : l’humiditĂ© peut altĂ©rer la soliditĂ© du mortier ou des briques.
  • Terrassement : la pluie dĂ©trempe les sols, rendant leur compactage difficile. De plus, les salariĂ©s peuvent s’exposer Ă  des glissements de terrain. Ces difficultĂ©s se ressentent dans les travaux publics.
  • BĂ©tonnage : les averses risquent d’altĂ©rer le rapport eau/ciment du bĂ©ton, le rendant moins rĂ©sistant.
  • Plomberie : l’eau endommage les tuyaux lorsqu’elle se situe dans des tempĂ©ratures extrĂŞmes (fissures ou dĂ©formation). Cela peut affecter d’autres Ă©quipements comme les circuits de chauffage.
  • Ferronerie : l’humiditĂ© provoque la rouille ou la corrosion des pièces en fer ou en acier. Les changements de tempĂ©rature dĂ©forme le mĂ©tal en le contractant ou en le dilatant.

Envie d’en savoir plus ? Consultez notre article sur le code NAF pour mieux identifier votre métier du BTP.

Quelles sont les obligations de l’employeur BTP pour verser les congés intempéries ?

Une intempérie correspond à une condition atmosphérique qui met en péril la sécurité des salariés du BTP. L’employeur ou son représentant sur le chantier prononce l’arrêt du travail si le comité social et économique (CSE) donne son accord.

Si c’est le cas, l’employeur vérifie que ses salariés remplissent les conditions pour toucher leurs indemnités intempéries. Puis, il adresse à sa Caisse de Congés Intempéries BTP deux documents complémentaires dans un délai de 1 mois après la reprise du travail : 

  • Une dĂ©claration du nombre de jours dĂ©jĂ  indemnisĂ©s depuis le dĂ©but de l’annĂ©e civile.
  • Le bordereau de dĂ©claration d’arrĂŞt de travail, ainsi que la demande de remboursement des indemnitĂ©s versĂ©es aux salariĂ©s.

Quelles sont les obligations des salariés BTP lorsqu’il sont en chômage-intempéries ?

Même s’il est placé en chômage-intempérie, le salarié doit rester disponible à tout moment. Il ne peut refuser l’exécution de travaux, même durant les intempéries, si ces derniers se déroulent à l’intérieur d’un bâtiment. Leur employeur peut également leur demander de réaliser des travaux d’intérêts généraux pour le compte des collectivités publiques : 

  • nettoyage et dĂ©blaiement des routes ou des canalisations ;
  • rĂ©paration des infrastructures ;
  • installation de barrières temporaires ;
  • etc. 

En cas de refus, le salarié perd son droit d’indemnisation. L’employeur ou le représentant du maître d’œuvre sur le chantier décide de la reprise du travail lorsque les conditions redeviennent favorables. Le salarié doit s’en tenir informé en se rendant au siège de l’entreprise ou à l’entrée du chantier (source).

2. Caisse des Congés Intempéries BTP : comment fonctionne-t-elle ?

La Caisse de Congés Intempéries (CiBTP) est un organisme territorial qui gère les congés payés intempéries dans le secteur du bâtiment. Elle s’occupe de mutualiser les pertes et de rembourser les indemnisations que les employeurs versent à leurs salariés en arrêt de travail. Elle répartit les coûts en fonction des cotisations des entreprises, réduisant ainsi leurs risques individuels. L’objectif est de soulager la trésorerie de l’entreprise, qui peut être mise à mal à cause des retards de livraison dus aux intempéries.

Versement du congé intempéries : les conditions pour les salariés

Les salariés sont soumis à plusieurs conditions pour percevoir leur indemnité de chômage-intempéries : 

  • Avoir effectuĂ© 200 heures de travail durant les 2 mois prĂ©cĂ©dant l’arrĂŞt de travail. Ce seuil permet de s’assurer de l’activitĂ© rĂ©elle des salariĂ©s et, par consĂ©quent, d’une distribution Ă©quitable des ressources.
  • Justifier leur prĂ©sence sur le chantier au moment de l’arrĂŞt de travail.
  • Ne pas cumuler une autre activitĂ© salariĂ©e durant le congĂ© intempĂ©ries.
  • Ne pas dĂ©passer le nombre maximum d’indemnitĂ©s chĂ´mage-intempĂ©ries (55 jours par an).

Le calcul de l’indemnité chômage-intempéries

L’indemnité journalière d’intempéries est versée à partir de la deuxième heure d’arrêt de travail, après un délai de carence. Elle représente 75% du salaire horaire brut perçu à la veille de l’arrêt de travail. Seules les primes accessoires et les primes de rendement sont comprises dans le calcul. Les primes représentatives des frais ou des risques, ainsi que les majorations pour les heures supplémentaires, sont exclues du calcul (source).

Le nombre d’heures indemnisables ne peuvent pas dépasser les limites suivantes : 

  • soit 9 heures par jour ;
  • soit 45 heures par semaine ;
  • soit 55 jours par annĂ©e civile.

Si plusieurs arrêts se succèdent dans une même semaine, l’employeur les regroupe sur une seule déclaration. Le délai de carence ne s’applique qu’une seule fois (source).

Les cotisations pour percevoir le remboursement de la Caisse des Congés Intempéries

L’employeur doit cotiser auprès d’une Caisse Congés Intempéries BTP pour percevoir le remboursement des indemnités chômage-intempéries. Les cotisations dépendent de la masse salariale de l’entreprise, ainsi que du risque d’exposition aux intempéries. Un arrêté ministériel fixe les taux pour chaque campagne du 1er mars de l’année N au 31 mars de l’année N+1.

Pour la campagne 2024-2025, le montant de l’abattement s’élève à 93 204 €, soit 3 036 € de plus que la campagne précédente. Si la masse salariale dépasse ce plafond, les taux de cotisations intempéries varient en fonction des entreprises (voir tableau ci-dessous). 

 

Campagne 2024-2025 (source)

Types d’entreprises 

Taux de cotisation 

Montant de cotisation

Entreprises de gros-Ĺ“uvre ou de travaux publics

0,68 %

633,79 €

Entreprises de second-Ĺ“uvre

0,13 %

121,17 €

À noter : si la masse salariale est inférieure au plafond d’abattement, l’entreprise BTP doit malgré tout déposer sa déclaration auprès de sa Caisse de congés.

La Caisse rembourse les indemnités versées par les entreprises du BTP grâce aux formules suivantes (source) : 

 

Entreprises dont les salaires déclarés sont inférieurs ou égaux à 3 fois le montant de l’abattement

Entreprises dont les salaires déclarés sont supérieurs à 3 fois le montant de l’abattement

Coefficient à taux réduit (6 premières heures d’arrêt indemnisées)

[(salaires dĂ©clarĂ©s de la campagne – abattement) x 100] x 10%

Coefficient Ă  taux plein

(à partir de la 8ème heure d’arrêt)

[(salaires dĂ©clarĂ©s – abattement) x 100] x 90 % 

[(salaires dĂ©clarĂ©s – abattement) x 100] x 85 % 

Les congés intempéries sont versés lorsque les conditions climatiques rendent le travail extérieur dangereux pour les salariés du chantier. Si vous êtes employeur, déclarez votre arrêt de travail auprès de la caisse de Congés Intempéries BTP de votre secteur. Les remboursements varient en fonction de votre cotisation, ainsi que du nombre d’heures d’arrêt à indemniser. Validez vos feuilles d’heures en temps réel et adaptez l’activité de vos techniciens selon les conditions climatiques grâce à notre application Techtime.