Quelles sont les prévisions pour le BTP en 2025 ?

L’année 2025 pourrait être déterminante pour le secteur du BTP. Les entreprises de la construction poursuivent leurs innovations technologiques pour répondre à l’urgence climatique, autant qu’aux besoins de rentabiliser les chantiers. Cependant, les professionnels du bâtiment sont également confrontés aux difficultés économiques dues aux conditions politiques et climatiques. Les constructions neuves semblent sur le déclin tandis que le prix des matériaux de construction ou de rénovation ne cesse de grimper. Bon nombre d’entreprises du bâtiment se retrouvent menacées. Faisons le point sur les tendances dans le BTP en 2025, ainsi que les solutions envisagées par la Fédération Française du Bâtiment pour surmonter ces difficultés.

Le BTP poursuit sa transformation technologique et pourrait même l’accélérer en 2025. L’émergence de l’intelligence artificielle dans le BIM ou l’impression 3D contribue à réduire les coûts des projets de construction. Le développement des green buildings et des smart cities participent aux enjeux écologiques, en mettant l’accent sur des environnements durables et connectés. Enfin, les engins de chantier électrique ont pour ambition d’augmenter la sécurité sur le chantier tout en réduisant l’empreinte carbone.

Le développement du BIM (Building Information Model) et l’impression 3D dans le BTP se poursuit pour des chantiers toujours plus rentables et efficaces. Les projections pour ces technologies en 2025 sont les suivantes : 

• 21 milliards de dollars pour le marché des logiciels BIM, selon Cambashi (source).
• 7 milliards de dollars pour le marché des impressions 3D, selon IDTechEx (source).

La part des architectes européens qui utilisent le BIM pour leurs projets de construction devrait atteindre 61 % d’ici 2025 (source). Ces derniers apprécient le cloud du logiciel qui permet la collaboration entre les acteurs du projet, ainsi que des mises à jour en temps réel. Les jumeaux numériques et l’internet des objets (IoT) ont pour vocation d’améliorer la conception des produits, tout comme les performances du bâtiment.

En ce qui concerne les imprimantes 3D, ces dernières s’adaptent en fonction de la nature du bâtiment. Certains modèles, comme COBOD ou ICON, sont capables de bâtir des constructions de grande envergure ou modulaires. D’autres, comme MudBots, sont plus mobiles et répondent aux besoins d’urgence (bâtiments préfabriqués). Les logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) permettent de lier le logiciel BIM avec une imprimante 3D (source).

Ces deux technologies partagent la même tendance : l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) pour automatiser les processus. Grâce à la gestion des données en temps réel, les professionnels du BTP peuvent en tirer les bénéfices suivants : 

• Améliorer la qualité des produits grâce à l’analyse des algorithmes. Le but est de mieux gérer la quantité de déchets sur un chantier ou d’éviter les travaux de reprise.
• Prévoir les risques de retards pour mieux optimiser votre planning de chantier.
• Surveiller l’avancement du chantier en temps réel, en corrigeant d’éventuelles erreurs pour un contrôle de qualité optimal.
• Augmenter la sécurité sur le chantier.

Vous souhaitez savoir comment fonctionne un logiciel BIM ? Consultez notre article.

Le Conseil mondial du bâtiment durable évalue la consommation de l’énergie primaire mondiale pour le secteur de la construction. Elle est de 35 % en 2021, et l’organisme prévoit le double d’ici 2060 si rien n’est fait (source). Parmi les solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, l’architecture durable devrait réduire les émissions de CO2 de 84 gigatonnes d’ici 2025 (source).

Pour construire des bâtiments écologiques, tout en répondant à la crise des matières premières, les constructeurs peuvent opter pour des matériaux recyclés. Bois, PVC, verre, cellulose, moquettes…, mais également le béton. En effet, 80 % de sa composition regorge de gravats, qui peuvent provenir d’anciens bâtiments (source). Des métaux sensibles sont également recyclables d’un chantier à l’autre, comme l’acier ou l’aluminium.

D’autres matériaux de construction commencent à émerger comme le bois laminé croisé, le graphène, l’aérogel ou le verre intelligent. En plus de leurs capacités d’isolation, ces nouveaux matériaux offrent d’excellentes propriétés de résistance (source).

Les avantages du green building sont les suivants : 

• Une isolation plus efficace, permettant de diminuer la consommation d’énergie.
• Une réduction drastique de l’impact environnemental lié à l’extraction, la production et aux transports des matières premières.
• L’intégration de technologies durables comme les dispositifs solaires, éoliens ou de récupération d’eau de pluie (source).

Des économies sur l’éco-contribution pour les entreprises du BTP.

Au-delà des bâtiments écologiques, ce sont des villes entières qui prennent le virage écologique. L’Observatoire de la vie connectée estime que le marché des smart cities devrait atteindre 3651 milliards de dollars d’ici 2025, contre 773 milliards de dollars en 2016 (source).

Les villes intelligentes se définissent comme des espaces hyper-connectés afin d’améliorer la gestion de la cité. Capteurs de circulation intelligents, éclairages connectés en wifi… l’intelligence artificielle s’occupe de fluidifier la ville tout en lui faisant réaliser des économies d’énergie. Certaines villes en France ou dans le reste de l’Europe ont déjà franchi le pas : Paris, Lyon ou les capitales scandinaves. Les 100 premières Smart Cities européennes devraient être opérationnelles pour 2030 (source).

Au salon Intermat 2024, les professionnels du BTP ont pu faire connaissance avec des engins de chantier écologiques, pourvus d’une sécurité intégrée (source). Les véhicules suivants y figuraient : 

• Une aspiratrice excavatrice RSP tout électrique, équipée de 2 batteries pour une autonomie de 6 heures.
• Un camion toupie Putzmeister électrique, radiocommandé et limitant les nuisances sonores sur le chantier.
• Un camion Renault Trucks E-Tech au bouclier d’acier incassable, conçu pour les pentes importantes.

Ces engins disposent des technologies de pointe pour éviter les heurts avec les piétons. L’intelligence artificielle chapeaute les systèmes de détection (caméras embarquées, radars) ou d’assistance au freinage d’urgence. Malgré l’autonomie limitée des batteries et les prix élevés à l’achat, les machines électriques semblent s’imposer sans réserve. Selon le rapport UnivDatos, le marché mondial des équipements de construction électriques devrait augmenter de 14,72 % d’ici 2030 (source).

Avant d’aller plus loin, nous vous invitons à consulter nos recommandations pour mieux gérer votre parc matériel grâce à la digitalisation.

Malgré ces innovations technologiques majeures, les crises des matières premières et de l’énergie vont continuer à plomber les projets de construction. La diminution du pouvoir d’achat des ménages, ainsi que le durcissement des conditions pour obtenir un prêt immobilier, mettent à rude épreuve le marché du neuf. À terme, cela risque de menacer plusieurs milliers d’emplois. Quelle est la meilleure option entre construire un bâtiment neuf ou rénover un bâtiment ancien ?

Le président de la FFB, Olivier Salleron, constate la baisse des mises en chantier des constructions neuves. Le rapport de la fédération table sur 274 000 logements individuels ou collectifs qui seront mis en chantier en 2025. Soit une baisse de 25 % de logement neuf depuis 2022 (source). Les bâtiments non-résidentiels neufs ne sont pas en reste, avec un recul des projets de 6,2 % (source).

Les entreprises du BTP tentent de résister à la diminution des permis de construire. Même si la FFB s’attend à 150 000 suppressions de postes en 2025 (source), M. Salleron insiste sur trois facteurs qui pourraient contrebalancer cette tendance.

• Le reflux de l’inflation sur les matériaux de chantier.
• La baisse des taux d’intérêts immobiliers, sous la barre des 3 %.
• Les projets de ménages de se lancer dans des projets immobiliers.

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Pour contrebalancer les risques de suppression de postes, les salaires dans le secteur du BTP augmentent depuis 2023. Les prévisions font état d’une hausse salariale se stabilisant autour de 3,5 % pour 2025 (source). Les augmentations devraient être plus importantes dans les domaines de la construction écologique, ainsi que dans les technologies intelligentes.

Les raisons de ces revalorisations sont les suivantes : 

• La pénurie de main d’œuvre qualifiée.
• La volonté de maintenir le pouvoir d’achat des employés face à l’inflation.
• Les investissements publics ou privés.
• Les innovations technologiques.

À défaut de construire des bâtiments neufs, les entreprises de construction préfèrent se concentrer sur la rénovation ou l’entretien des bâtiments existants. La FFB mise sur une croissance moyenne de 2 % par an d’ici 2025 (source).

Selon Olivier Salleron, les réformes du dispositif MaPrimeRénov’ en 2024 compliquent les activités de rénovation. La différenciation en deux parcours, les exigences au niveau du Diagnostic de Performance Énergétique ou les nouvelles conditions d’égilibité ont complexifié le traitement des dossiers. Sans compter la baisse de 2,5 milliards d’euros pour le budget de cette aide pour la rénovation énergétique des bâtiments (source). Néanmoins, ces réformes ont pour objectif de mener des projets plus ambitieux et efficaces sur le long terme, afin d’atteindre l’objectif neutralité carbone d’ici 2050 (source).

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Les conflits et les crises climatiques continueront de peser lourd dans la balance des prix des matériaux de chantier en 2025. L’inflation sera particulièrement marquée pour les produits qui sont fabriqués au four (verre plat, terre cuite, céramique, ciment) ou le béton prêt à l’emploi (BPE). Les fluctuations du marché, du prix de l’énergie et le coût du transport justifieront ces hausses de prix.

C’est pourquoi il sera préférable de se tourner vers les nouveaux matériaux écologiques ou durables, afin de respecter la réglementation environnementale RE2020. Les matériaux recyclés à proximité de chez vous diminueront vos coûts de transport et de production, tout en valorisant les déchets de chantier.

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Pour clore sa conférence de presse, la FFB souhaite proposer les mesures suivantes au nouveau gouvernement pour relancer le secteur du BTP (source). Ces dix propositions rentreraient dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 : 

• Le rétablissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) universel.
• Le maintien du Pinel pour une maison neuve.
• La stabilisation de MaPrimeRénov’.
• Le décalage de la réglementation environnementale RE2020 (source).
• La reprise du dossier ZAN (Zéro artificialisation nette) (source).
• La limitation de la sous-traitance en cascade.
• La révision du montant de la franchise de TVA.
• La réforme du dispositif REP Bâtiment, pour la gestion des déchets (prise en charge du traitement et de la valorisation des déchets par l’entreprise).
• Le soutien à l’apprentissage.
• La réglementation de la représentation patronale dans les dialogues sociaux.

L’intelligence artificielle intégrée dans le BIM ou l’impression 3D offre la possibilité aux entrepreneurs du BTP de réaliser des chantiers de qualité. La tendance pour les prochaines années est de bâtir des villes toujours plus écologiques et connectées, afin d’améliorer le bien-être des habitants. Ces projets de lutte contre le réchauffement climatique se heurtent aux réalités de l’inflation des matériaux et de l’énergie. Néanmoins, la FFB compte inclure ses propositions dans le projet de loi de finances 2025 pour ne pas mettre les entrepreneurs du BTP en péril. Avec notre logiciel de suivi Techtime, nous nous tenons prêts à vous accompagner pour vos chantiers du futur.