Dans le secteur du BTP, la rentabilité repose sur une maîtrise fine des coûts de chantier face à une concurrence accrue et aux aléas du projet. Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), le taux de marge opérationnelle moyen entreprises de la construction s’établissait à 19,5 % au quatrième trimestre 2024, en recul de 1,5 point sur un an. Cette dégradation s’explique notamment par une hausse des coûts de production de 1,1 %, insuffisamment répercutée dans les prix. Ce chiffre agrège l’ensemble du secteur, des PME aux grandes structures, et ne reflète donc pas la marge réelle d’un artisan.
Ce taux de marge opérationnelle ne doit pas non plus être confondu avec la marge brute de chantier, utilisée par les artisans pour chiffrer leurs devis et piloter la rentabilité de leurs travaux.
Techtime vous guide dans le calcul du taux de marge de vos chantiers, tout en vous expliquant la différence entre taux de marge et taux de marque.
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Comme dans d’autres secteurs d’activitĂ©, le taux de marge correspond Ă la marge brute dĂ©gagĂ©e sur un chantier, avant prise en compte des charges financières et fiscales. Cette marge brute intègre l’ensemble des coĂ»ts directs, comme la main d’ Ĺ“uvre, les matĂ©riaux et les sous-traitants. Les coĂ»ts indirects sont Ă©galement pris en compte sous la forme de frais gĂ©nĂ©raux et administratifs.
D’après les estimations publiées par Modeles Business Plan, les coûts directs représenteraient 70 à 85 % du chiffre d affaires total, dont :
Cet indicateur financier, exprimĂ© en pourcentage, reprĂ©sente un facteur incontournable pour dĂ©terminer le seuil de rentabilitĂ© de l’entreprise. Plus les coĂ»ts de production sont bas par rapport au montant facturĂ©, plus le taux de marge est Ă©levĂ©. Avec une santĂ© financière aussi optimale, l’entrepreneur peut mieux fixer ses prix et ajuster sa stratĂ©gie pour conserver sa croissance.
Toujours selon Modeles Business Plan, une entreprise du bâtiment peut viser une marge brute moyenne situĂ©e entre 20 et 35 % du chiffre d’affaires, selon son activitĂ© et sa structure de coĂ»ts. Cet Ă©cart s’avère nĂ©cessaire pour parer Ă d’Ă©ventuels alĂ©as, comme l’impact de la mĂ©tĂ©o sur les chantiers. Ces ratios varient fortement selon le corps de mĂ©tier et la taille de l’entreprise.
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Le taux de marge dans le secteur du BTP dépend de la marge brute et du coût de revient. Ces paramètres font partie des indicateurs clés qui permettent de calculer le prix et les marges du chantier.
Le coĂ»t de revient (ou prix de revient) correspond au coĂ»t total du chantier. Selon la dĂ©finition donnĂ©e par Obat, il s’obtient en additionnant le dĂ©boursĂ© total, composĂ© du dĂ©boursĂ© sec (coĂ»ts directs comme les matĂ©riaux, la main-d’œuvre, la sous-traitance) et des frais de chantier, avec les frais gĂ©nĂ©raux de l’entreprise (frais fixes et variables). Les frais fixes sont des charges de structure comme les salaires, les assurances, les factures d’eau ou d’Ă©lectricitĂ©, etc. Les frais variables complètent les coĂ»ts directs sur le terrain comme les dĂ©placements, les heures supplĂ©mentaires, les petits consommables, etc.
On obtient la marge brute HT en effectuant la diffĂ©rence entre le prix de vente HT et le coĂ»t de revient. L’entreprise ayant participĂ© au projet fixe le prix de vente en fonction de la rentabilitĂ© qu’elle souhaite obtenir. Pour fixer son prix de vente, l’entreprise applique un coefficient de marge au coĂ»t de revient. Par exemple, pour viser 20 % de marge brute, le coefficient appliquĂ© sera de 1,20.Â
On obtient le taux de marge d’un projet de construction d’un bâtiment en divisant la marge brute HT par le coĂ»t de revient. Le rĂ©sultat exprimĂ© en pourcentage correspond au nombre de centimes de bĂ©nĂ©fice brut gĂ©nĂ©rĂ©s pour 1 euro dĂ©pensĂ©.
Exemple : Le prix de vente d’une petite maison individuelle de 120 m² est fixĂ© Ă 192 000 € HT. Le coĂ»t de revient reprĂ©sente 80 % de ce prix, soit 153 600 € HT. Par consĂ©quent, la marge brute HT est Ă©gale au 20 % restants, soit 38 400 €
Marge brute HT = prix de vente HT – coĂ»t de revient = 192 000 – 153 600 = 38 400 €
Le taux de marge se calcule de la manière suivante :
Taux de marge = (marge brute HT/Coût de revient) x 100 = (38 400 / 153 600) x 100 = 0,25 x 100 = 25 %
Pour chaque euro dĂ©pensĂ© pour bâtir cette maison, 25 centimes d’euros de bĂ©nĂ©fice brut sont gĂ©nĂ©rĂ©s.
Donc une marge de 20 % sur le prix de vente correspond à un taux de marge de 25 %, car le taux de marge est calculé sur le coût de revient, et non sur le prix facturé.
Bon Ă savoir : Chaque intervenant sur un mĂŞme chantier calcule son propre taux de marge après avoir rĂ©alisĂ© ses tâches. Dans le cadre d’un marchĂ© global ou d’un contractant gĂ©nĂ©ral, le maĂ®tre d’ouvrage règle les diffĂ©rentes prestations de services avec un mĂŞme prix global.
Attention : Si une entreprise A sous-traite une partie du chantier Ă un artisan B, elle intègre sa marge au-dessus du prix de l’artisan. Si le prix de vente HT d’un lot est fixĂ© Ă 20 000 € et que l’artisan B facture 12 000 €, l’entreprise A dĂ©cide de supporter 2 000 € de coĂ»ts. Par consĂ©quent, sa marge brute est Ă©gale Ă 20 000 – (12 000 + 2 000) = 6 000 €.
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Le taux de marque correspond Ă la prĂ©vision de bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©e par l’entreprise après avoir payĂ© ses coĂ»ts de production. Il mesure le pourcentage de la marge brute par rapport au chiffre d’affaires gĂ©nĂ©rĂ©. Ce paramètre sert Ă Ă©valuer la rentabilitĂ© de l’entreprise et Ă ajuster les prix de vente pour maintenir la compĂ©titivitĂ© de la sociĂ©tĂ©, voire l’amĂ©liorer.
Cet indicateur financier est souvent confondu avec le taux de marge, pourtant ces deux paramètres ne répondent pas aux mêmes objectifs :
Bon à savoir : pour un même chantier, le taux de marque est toujours inférieur au taux de marge.
Vous souhaitez ne plus faire de confusion dans le lexique riche et variĂ© du bâtiment ? DĂ©couvrez comment faire la diffĂ©rence entre un maĂ®tre d’Ĺ“uvre et un maĂ®tre d’ouvrage.H2 Quelles sont les erreurs Ă Ă©viter lorsqu’on calcule une marge ?
Le calcul d’une marge doit ĂŞtre rigoureux afin de garantir Ă votre entreprise une certaine stabilitĂ© ou croissance. Comme le rappelle Habitat Presto, lorsqu’ils tentent de dĂ©terminer leur rentabilitĂ©, les entrepreneurs du bâtiment commettent ces erreurs communes :
Cela peut avoir des conséquences concrètes telles que :
Exemple : Une sous-estimation récurrente de 30 minutes par jour peut représenter plusieurs milliers d’euros de marge perdue à l’année.
Un logiciel de gestion de chantier garde en mĂ©moire l’historique de chantiers similaires afin d’estimer plus finement la durĂ©e rĂ©elle du projet en cours. Le planning est partagĂ© Ă tous les acteurs du projet et des alertes se dĂ©clenchent en cas de retard ou d’absence. Ainsi, les intervenants du chantier, issus de diffĂ©rents secteurs d’activitĂ© BTP, se rĂ©organisent rapidement pour ne pas perdre de temps.
De plus, le logiciel intègre automatiquement les coĂ»ts transversaux s’ils sont bien renseignĂ©s dans les documents dĂ©posĂ©s sur la Gestion Electronique des Documents (GED). Il crĂ©e des modèles de budget censĂ©s apporter une vision rĂ©elle du coĂ»t de revient. Il gĂ©nère des rapports automatisĂ©s s’il constate que les Ă©carts ne cessent de s’accumuler.
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Vous souhaitez augmenter votre rentabilité pour maintenir votre entreprise du bâtiment à flot ou garantir sa croissance ? Certaines stratégies générales de gestion, décrites notamment par Indy, peuvent être adaptées au secteur du BTP selon votre organisation et votre structure de coûts :
En ce qui concerne ce dernier point, Techtime dispose d’un catalogue de matĂ©riels parmi ses fonctionnalitĂ©s. Vos artisans peuvent ainsi savoir quels outils et quels vĂ©hicules sont disponibles en temps rĂ©el, et qui les utilisent Ă un moment donnĂ©.
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La marge constitue l’un des indicateurs financiers les plus stratĂ©giques pour les entreprises du bâtiment. Alors que les coĂ»ts de production augmentent et les alĂ©as peuvent rapidement impacter la rentabilitĂ©, le calcul et l’optimisation de son taux de marge se rĂ©vèle nĂ©cessaire pour prendre les bonnes dĂ©cisions.
Pour maintenir une rentabilité durable, la marge doit être suivie chantier par chantier, et réévaluée tout au long du projet, et non seulement en fin d’exercice.
Un logiciel de gestion de chantier, comme Techtime, offre les outils nécessaires pour suivre chaque dépense, sécuriser vos marges et améliorer vos performances. Ainsi, vous gagnez en compétitivité et vous assurez la croissance durable de votre entreprise du bâtiment.
NĂ©anmoins, si vous ressentez la moindre difficultĂ© dans votre gestion d’entreprise, n’hĂ©sitez pas Ă nous contacter. Nous proposons un service d’accompagnement d’artisans et de dirigeants d’entreprises du BTP. Ce programme est sur mesure et dispensĂ© par des expertes en accompagnement de chefs d’entreprises. Prenez rendez-vous.