Dans son enquête mensuelle de conjoncture dans l’industrie du bâtiment, l’INSEE note un retour à la normale pour le solde d’opinion sur les prix prévus. Après avoir atteint un pic de 60 % en 2022, cela signifie que les entreprises du BTP envisagent de baisser leurs prix de vente (source). Cette baisse est liée à une faible demande ou à une baisse des coûts. Aussi, pour ne pas travailler à perte, il existe un indicateur qui permet de trouver un juste équilibre entre le prix de vente et des marges suffisantes. Il s’agit de calculer le déboursé sec, étape essentielle pour calculer le prix et les marges du chantier.
Le déboursé sec (DS) permet de chiffrer votre chantier et d’évaluer sa rentabilité. L’objectif est de trouver un prix de vente compétitif, réaliste, qui puisse vous faire réaliser des bénéfices.
Le déboursé sec regroupe les dépenses directes qui sont nécessaires à l’exécution d’un projet BTP. Ces frais sont réunis en trois paramètres :
Le DS ne prend pas en compte ni la marge à dégager, ni les charges fixes de l’entreprise (loyer, électricité, matériel informatique, etc.). D’autres aléas ne sont pas inclus, comme les temps de manutention supplémentaires ou les pertes de fournitures par négligence ou vol sur les chantiers (source).
Le calcul du déboursé sec d’un ouvrage s’effectue grâce à la formule suivante :
Déboursé sec = coût de la main d’œuvre + coût des fournitures + coût du matériel
Imaginons qu’un maçon veuille bâtir un mur en parapings de 10 m de longueur, 2,5 m de hauteur et 20 cm d’épaisseur. Le calcul du déboursé sec se décompose de la manière suivante.
a) Achat des matériaux
Pour construire ce mur, il faut 250 parpaings de dimension standard 25 cm x 50 cm, pour une surface totale de 25 m². Le volume de mortier nécessaire pour assembler ces éléments de maçonnerie est de 1250 L, soit 50 litres de mortier pour 1 m² de mur. Enfin, des chaînages en fer sont nécessaires pour renforcer le mur. Avec deux rangées de ferraillage de 10 mètres chacune, nous arrivons à 20 m.
Si les prix unitaires sont les suivants (1,5 €/parpaing ; 90 €/m3 de mortier ; 2 €/m de ferraillage), nous obtenons le résultat suivant :
Coût des matériaux = 250 x 1,5 + 1,25 x 90 + 20 x 2 = 375 + 112,5 + 40 = 527,5 €
b) Coût de la main d’œuvre
Le tarif horaire d’un maçon varie entre 35 € et 65 € HT. Si vos artisans vous coûte 40 €/heure et qu’il leur faut à peu près 15 heures pour monter ce mur, vous pouvez déduire le calcul suivant :
Coût de la main d’œuvre = 40 x 15 = 600 €
c) Coût du matériel
Que votre matériel soit loué ou qu’il vous appartienne, vous pouvez compter environ 50 € pour faire face à l’usure des outils, des consommables ou des petits équipements.
Au final, votre déboursé sec total sera égal à : 527,5 + 600 + 50 = 1 177,5 €.
Le déboursé sec seul ne suffit pas à déterminer le prix de vente HT de votre prestation. Pour cela, vous devez ajouter certains paramètres inhérents à votre entreprise comme les charges ou le coût des aléas comme les intempéries (source).
Les frais généraux correspondent aux charges de votre entreprise qui ne sont pas directement liées au chantier. En tant que dépenses indirectes, ils font partie des comptes de classe 6 sur le plan comptable. Vous pouvez les distinguer en deux catégories (source) :
Tous ces éléments sont réunis dans une même formule pour définir le coefficient des frais généraux (FG). Celui-ci dépend des corps de métiers du BTP car certains artisans ont plus de besoins que d’autres (par exemple, un menuisier a besoin d’un atelier). Il se calcule toujours sur la base de votre exercice comptable précédent :
Coefficient des frais généraux = 1 + (coût annuel des frais généraux + charge du personnel improductif) / (coût annuel des matériaux + charge du personnel sur le chantier)
À partir de ce coefficient, vous déterminez le prix du revient (PR) de vos chantiers. Dans notre exemple ci-dessus, si notre maçon obtient un coefficient FG de 15 %, son prix de revient aura la valeur suivante :
Prix de revient du chantier = 1 177,5 x 1,15 = 1 354,1 €
Le taux de marge est un coefficient qui s’applique sur le coût de revient. Il permet à l’entreprise d’atteindre une certaine rentabilité sur sa prestation, tout en prenant compte les aléas qui peuvent perturber le chantier. Contrairement au taux de marque, calculé à partir du prix de vente, le taux de marge est lié au prix d’achat de l’ouvrage.
Il est variable en fonction des professionnels du bâtiment, mais nous pouvons estimer que la plupart d’entre eux appliquent un taux entre 20 et 25 %. Pour obtenir le prix de vente HT de votre prestation sur le chantier, vous multipliez ce coefficient par le prix de revient. Avec un taux de marge de 20 % :
Prix de vente HT = 1 354,1 x 1,20 = 1 624,92 €
Le prix TTC de la prestation s’obtient en ajoutant la TVA (20 % pour le neuf ; 10 % pour la rénovation ; 5,5 % pour l’amélioration énergétique ; source). Si l’artisan doit effectuer des prestations annexes ou très spécifiques, il peut établir plusieurs coefficients de frais généraux et taux de marge. Il en va de même si des travaux sont réalisés en sous-traitance.
Pour ne pas perdre de temps à calculer manuellement le chiffrage du chantier, référez-vous à des bibliothèques de prix comme Batichiffrage ou Batiprix. Leurs bureaux d’études déterminent des tarifs moyens pour les coûts des fournitures et de la main d’œuvre, ainsi que le temps de travail.
Si vous souhaitez augmenter les marges tout en restant compétitif, vous avez deux possibilités :
Au-delà du calcul du déboursé sec pour établir un devis du BTP qui soit juste, ne négligez pas les tâches suivantes :
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Le déboursé sec est égal à la somme de l’achat des matériaux, du coût de la main d’œuvre et du coût du matériel de chantier. Il ne constitue qu’une partie du prix de vente de l’ouvrage. Pour déterminer ce prix, il faut ajouter le coefficient de frais généraux, ainsi que le taux de marge. Le taux de TVA, qui dépend de la nature du chantier (construction ou rénovation), permet d’arriver au prix TTC de la prestation.