Augmentation des prix des matériaux, hausse des coûts de la main-d’œuvre, l’inflation impacte très fortement le secteur du bâtiment. De nombreux professionnels se trouvent en difficulté face à ses effets sur leurs projets de construction. Les entrepreneurs indépendants sont tout particulièrement vulnérables. Dans ce contexte compliqué, comment est-il possible de maitriser et mieux gérer ses coûts de construction ?
Plusieurs stratégies et techniques peuvent être mises en œuvre pour réduire les effets de l’inflation sur les projets de construction tout en maintenant un niveau de qualité irréprochable. Voici quelques bonnes pratiques à adopter.
Avant tout, il faut estimer les coûts initiaux de construction en tenant compte de l’inflation prévue puis régulièrement les réévaluer si besoin. Ceci peut être fait en surveillant les indices de coût de construction ou en faisant appel à des experts. Les ajustements nécessaires vont être intégrés au budget. Toutes les dépenses doivent être contrôlées minutieusement. Tout écart doit être identifié afin de prendre des mesures.
L’inflation peut rendre les contrats à long terme moins avantageux. En effet, s’il sont basés sur des prix fixés à un moment donné et que les coûts deviennent plus élevés pour exécuter le contrat, la rentabilité n’est plus là . Il faut noter qu’il est pour cela possible d’inclure une clause d’ajustement des prix. Ces derniers pourront être ainsi modulés en fonction de l’évolution de l’inflation en se basant par exemple sur des indices de coûts définis à l’avance.
Afin de contrôler les coûts de construction, la gestion de la chaine d’approvisionnement doit être très rigoureuse et en constante adaptation. Il s’agit de négocier des contrats avantageux avec les fournisseurs, de diversifier les sources d’approvisionnement, de songer à varier les types de matériaux utilisés, etc.
Certains matériaux essentiels à la construction sont rares, voire en pénurie et toujours plus cher. Dans ce contexte et depuis la mise à l’arrêt des chaines d’approvisionnement mondiales lors de la pandémie, les entreprises ont compté sur une stratégie de stockage. Elles essayent ainsi au maximum de profiter des prix avant qu’ils n’augmentent et d’éviter l’arrêt forcé de leurs chantiers.
De concert avec les architectes et les ingénieurs, il est possible de se diriger vers des solutions de constructions, d’aménagements moins coûteuses. L’entrepreneur peut réfléchir à l’utilisation d’un autre système de construction, mais aussi faire le choix de matériaux alternatifs, de réduire les superficies non essentielles, etc.
De nouveaux outils numériques contribuent à mieux gérer et réduire les coûts de construction même en période d’inflation. En voici une sélection.
Le BIM est une technologie, un outil collaboratif, qui permet de créer des modélisations en 3D des bâtiments. Centralisant toutes les informations nécessaires à la bonne conduite d’un projet de construction, il aide à gérer plus efficacement ses coûts tout au long du cycle de vie d’un bâtiment, et ceci de plusieurs manières :
Tout d’abord, la modĂ©lisation prĂ©cise qu’il propose assure de prĂ©voir des quantitĂ©s exactes de matĂ©riaux et d’estimer son budget très rigoureusement.Â
Il offre aussi la possibilitĂ© d’explorer diffĂ©rentes options de conception des bâtiments et de simuler leurs performances Ă venir. Ceci permet d’adopter la solution la plus Ă©conomique tant dans le choix des matĂ©riaux, que dans celui du système de construction, et le tout sans compromettre la qualitĂ©.Â
Par ailleurs, le BIM favorise une meilleure coordination entre les diffĂ©rentes Ă©quipes et domaines autour des modĂ©lisations. Il Ă©vite ou limite ainsi les conflits et problèmes potentiels lors de la construction et les frais supplĂ©mentaires allouĂ©s Ă leur rĂ©solution.Â
Le BIM assure aussi une optimisation de la chaine d’approvisionnement, de la logistique et une rĂ©duction des dĂ©lais de livraison.Â
L’IoT permet Ă des objets physiques d’être connectĂ©s et d’échanger des donnĂ©es en temps rĂ©el. Pour ce faire, des capteurs y sont intĂ©grĂ©s. Dans le secteur de la construction, ils peuvent l’être dans des Ă©quipements, des matĂ©riaux, des structures de bâtiments.Â
Grâce Ă cette technologie, il est possible de suivre l’utilisation des ressources sur un chantier en temps rĂ©el et donc d’optimiser leur utilisation, d’éviter le gaspillage ou les pertes. Mais ce n’est pas tout.Â
Les dispositifs mis en place alertent sur les dysfonctionnements éventuels des équipements et permettent ainsi d’anticiper les pannes. Ils améliorent aussi la gestion des stocks, donnent une visibilité en temps réel de leur état et assurent de ce fait la prise de bonnes décisions en matière d’achat. Celles-ci vont pouvoir tenir compte autant que possible des fluctuations des prix liées à l’inflation.
Afin de favoriser la prévention des absences et la productivité des équipes, les capteurs peuvent être incorporés aux gants, casques ou gilets pour informer sur les habitudes de travail et la santé des équipes.
S’il est impossible de maitriser l’inflation, il est possible d’utiliser l’intelligence artificielle pour contrôler ses dépenses, notamment via des logiciels de gestion qui l’intègre. Grâce à l’analyse prédictive, elle va pouvoir proposer des tendances, prévoir les fluctuations des coûts de construction et soutenir ainsi une meilleure planification financière ainsi qu’une allocation idéale des ressources. Elle peut également participer à l’optimisation de la conception des projets et leurs processus de construction, améliorer les contrats avec les fournisseurs et la gestion des risques.
L’inflation ne peut se maitriser, mais l’usage de bonnes pratiques et l’utilisation des nouvelles technologies permettent d’être proactif, de mieux gĂ©rer et rĂ©duire les coĂ»ts de construction et donc de la compenser.Â
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