Le nombre de retards de livraison de logements neufs ne cesse d’augmenter depuis 2020. Les causes sont diverses : inflation des prix des matériaux, défaillances des entreprises du BTP ou encore impact de la météo. L’association UFC-Que choisir dénombre une durée moyenne de cinq mois de retard pour 30 % des programmes de chantier (source). C’est pourquoi le recours à un OPC chantier (Ordonnancement, Pilotage et Coordination) devient nécessaire pour éviter de payer des pénalités de retard. Découvrez les enjeux de cette mission professionnelle peu commune.
L’OPC (Ordonnancement, Pilotage et Coordination) est un professionnel qui veille à la bonne organisation du chantier tout au long de sa réalisation. Sa mission débute dès la phase de préparation du projet et se termine lorsque le maître d’ouvrage lève sa liste de réserves.
Son objectif est de tout mettre en œuvre afin que les travaux s’effectuent dans les délais et le budget prévu. Pour cela, il remplit les tâches suivantes :
Contrairement à un DET (Directeur de l’Exécution des Travaux), l’OPC n’agit que sur la planification du projet de construction. Il ne se préoccupe pas de la conformité du chantier par rapport aux plans et aux normes de construction (source).
En temps normal, le maître d’œuvre s’occupe de la mission OPC sur désignation du maître d’ouvrage. Pour cela, un contrat doit être signé entre les deux parties (source). La loi MOP (Maîtrise d’ouvrage publique) de 1985, abrogée depuis l’ordonnance n°2018-1074 (source), précise que les tâches liées à l’OPC sont indépendantes des autres fonctions de la maîtrise d’œuvre. Cependant, la norme Afnor NF P03-001 d’octobre 2017 (source) rend possible la mission OPC pour un architecte, un bureau d’études ou une entreprise externe.
Les responsabilités de l’OPC sont lourdes. En plus de gérer les délais du projet, il s’occupe également de la sécurité sur le chantier grâce à des actions de prévention. Il aide à la conception du plan général de coordination de sécurité et de protection de la santé (PGCSPS) pour évaluer les différents risques. Ces derniers sont liés à la gestion du parc matériel, aux produits chimiques, aux installations électriques ou des travaux en hauteur (échafaudages, etc.). Les mesures qui en découlent sont intégrées dans le planning de chantier ou exposées sur le terrain sous forme de consignes et de règles de sécurité (source).
Depuis l’abrogation de la loi MOP de 1985, les missions de l’OPC sont désormais incluses dans le Code de la commande publique (articles R2431-1 ; R2431-17). Sur le marché privé, l’OPC de chantier n’est pas obligatoire. Sur le marché public, cette mission devient indispensable en cas de marchés séparés ; en effet, un responsable OPC peut gérer plusieurs chantiers en même temps.
Pour se protéger de la présence de vices de construction ou le non-respect des délais de livraison, une souscription à une assurance décennale est obligatoire. En effet, les directives de l’OPC sont consignées dans le cahier des clauses techniques particulières (CCTP). En cas de sinistre suite à sa directive, il en porte la responsabilité civile.
L’intervention de l’OPC est parallèle à l’avancement des travaux. Dans un premier temps, il analyse les documents techniques du projet durant la phase d’étude. Son attention se porte sur les contraintes du marché afin d’évaluer la faisabilité de la construction. Puis, il passe à la phase préparatoire où il élabore un planning de chantier le plus précis possible. Il s’occupe notamment de l’intervention des différents métiers du BTP, ainsi que du programme pour la livraison des matériaux.
Durant la phase d’exécution du projet, il organise des réunions de chantier hebdomadaires pour constater la conformité des travaux et le respect des délais. Il consigne ses visites dans des comptes-rendus qui doivent être délivrés sous quarante-huit heures après la réunion. En cas d’aléas, comme des retards de livraison ou des intempéries, il ajuste le planning d’exécution des travaux. Il peut infliger des pénalités aux entreprises présentes sur le chantier qui se montrent trop défaillantes (source).
À la fin du chantier, l’OPC vérifie la conformité des ouvrages grâce à des inspections de pré-réception. Cette étape est essentielle pour éviter les travaux de reprise. Une fois la levée des réserves actée, il la consigne dans le procès-verbal de réception afin d’activer la garantie de parfait achèvement. Il édite, en parallèle, le Décompte Général Définitif (DGD) pour le règlement final des prestations.
Même si sa présence n’est pas obligatoire, l’OPC de chantier joue un rôle stratégique dans l’optimisation de votre projet BTP. Comme il s’en occupe dans son intégralité pour tenir les délais, les avantages qu’il apporte à votre entreprise sont nombreux :
La communication fluide entre vos collaborateurs, ainsi que les mesures de sécurité revues à la hausse, diminuent le stress et les risques d’accident. Avec une équipe au compler, vous améliorez votre productivité.
Devenir Pilote OPC n’est pas une mince affaire. Vous devez justifier d’une expérience professionnelle de 3 à 5 ans pour obtenir un poste de longue durée (source). Les formations universitaires pour accéder à ce métier du BTP sont les suivantes :
Un OPC de chantier doit présenter les qualités et les compétences suivantes :
La rémunération d’un OPC du bâtiment varie en fonction de la région, de son diplôme, ainsi que de ses expériences précédentes. Néanmoins, un débutant peut démarrer sa carrière avec un salaire brut annuel de 30 000 € au minimum. Après une dizaine d’années de métier, ce salaire peut monter jusqu’à plus de 40 000 € annuel (source).
En cas de mobilité fréquente, le responsable OPC peut bénéficier d’une prime de panier repas. Celle-ci s’élève jusqu’à 9 €/jour en fonction de la région où il travaille. Ce montant peut monter jusqu’à 18 € si le professionnel ne peut se restaurer que dans un restaurant.
Un OPC de chantier sert à planifier le chantier et à veiller au respect des délais, ainsi que du budget. Sa présence est importante pour la coordination des corps de métier sur l’ouvrage. Pour améliorer la communication entre toutes ces parties, n’hésitez pas à leur fournir un outil de suivi de chantier comme Techtime, disponible en application web ou mobile.