Selon les estimations de France Travail, les employeurs du BTP ont déposé 35 370 offres d’emploi de plaquiste entre janvier 2024 et février 2025. La grande majorité de ces missions se partagent entre les CDI (27%), les contrats d’intérim ou les contrats d’apprentissage (67%). En effet, le manque de candidats qualifiés et le déficit d’attractivité conduisent ce métier à être la deuxième profession du BTP à souffrir de pénurie (Batirama). Alors que les travaux de rénovation prennent le pas sur les nouvelles constructions, comment réussir votre reconversion et devenir plaquiste ?
Le plaquiste crée les espaces intérieurs dans une construction neuve ou en rénovation. Grâce aux murs et aux cloisons, il sépare le bâtiment en plusieurs pièces fonctionnelles pour des utilisations personnelles ou professionnelles. C’est pourquoi il intervient généralement après le gros œuvre, à l’instar du plombier ou du peintre en bâtiment.
Les panneaux qu’il installe sont tous préfabriqués et fixés sur des structures métalliques. Les plaques de plâtre (ou placo) sont les plus courantes. En effet, elles sont polyvalentes, faciles à manipuler, économiques et leur surface est suffisamment lisse pour les finitions (Atelier Paul). Néanmoins, pour optimiser l’isolation ou la résistance au feu, le plaquiste peut travailler avec d’autres matériaux comme (Parachevement Shop) :
En ce qui concerne le bois, celui-ci est plus durable et bénéficie d’une bonne solidité. Les panneaux de cette nature sont fabriqués selon plusieurs méthodes différentes : aggloméré, mélaminé, OSB, contreplaqué, stratifié, etc. (Dispano).
Le plaquiste ne se contente pas d’installer des cloisons pour créer de nouvelles pièces. Il pose également les faux plafonds et les doublages afin d’améliorer l’isolation thermique et acoustique des murs et des plafonds. Les panneaux collés contre les plaques de Placo sont généralement fabriqués avec de la laine minérale ou des matériaux synthétiques (polystyrène expansé, polyuréthane) (Placo).
Dans un second temps, il pose les joints pour relier les plaques de plâtre entre elles. Ces derniers se présentent sous la forme de bandes à joint (papier ou fibre de verre) ou d’enduits à base de plâtre ou de carbonate. Les enduits lissent les surfaces au préalable, tandis que les bandes les protègent en vue des finitions (peinture ou papier peint).
Enfin, il complète ses tâches en installant les huisseries, les encadrements et les montants pour la menuiserie intérieure (Manpower). Il peut également poser quelques éléments décoratifs, comme des plinthes, des habillages de cheminées ou des ornements en plâtre (moulures, rosaces).
Comme il travaille à l’intérieur d’un bâtiment, le plaquiste n’est pas concerné par les intempéries sur le chantier. Les offres d’emploi sont nombreuses : plus de 3 000 en mars 2025 selon les dernières estimations sur Hellowork. En effet, sa contribution à l’isolation des murs ou des plafonds est une étape primordiale pour la rénovation énergétique des bâtiments. S’il justifie d’une expérience suffisamment solide, le candidat peut négocier un salaire et des conditions de travail à la hauteur de ses attentes.
Selon la gestion du planning de chantier, le plaquiste peut effectuer des heures supplémentaires en fonction des contraintes du chantier. Son travail est très physique car il reste debout et peut porter plusieurs charges au cours de la journée. Outre les plaques de Placo, il porte les sacs de plâtre ou monte les échafaudages pour préparer sa tâche.
En fonction des outils qu’il utilise, il est particulièrement exposé aux dangers des poussières de chantier. En tant que poussière minérale, le plâtre peut causer des réactions allergiques, asthmatiques, voire provoquer des maladies respiratoires graves sans protection adéquate. C’est pourquoi le port d’équipements de protection individuelle (EPI) suit un protocole rigoureux pour assurer la sécurité sur le chantier.
La pose de plaques ou de cloisons nécessite une grande précision. Après avoir lu les plans, le plaquiste manipule ses outils (équerre, perceuse, niveau à bulle) avec rigueur et sécurité. Les finitions avec l’enduit exigent du soin et de la rapidité, car les enduits à prise rapide, constitués de plâtre, sèchent rapidement. Cela ne l’empêche pas de faire preuve de créativité pour personnaliser l’aménagement intérieur selon les attentes du client.
Les conditions de travail décrites ci-dessus exigent une bonne endurance, ainsi qu’une bonne santé. Même s’il intervient après le gros œuvre, il a tout intérêt à collaborer avec d’autres artisans du BTP afin d’éviter les travaux de reprise. En plus de ses connaissances en isolation, rien ne l’interdit d’avoir des compétences dans d’autres domaines. Par exemple en maçonnerie, afin de poser des briques plâtrières (Isolation Combles).
Les études pour devenir plaquiste correspondent à celles qui permettent de devenir plâtrier. En effet, même si les deux métiers n’ont pas les mêmes tâches, ils ont tendance à se confondre pour offrir une prestation complète. Ainsi, les formations sont les suivantes, en fonction du nombre d’années d’études après le brevet (CIDJ) :
Le métier de plaquiste est règlementé, car cet artisan doit respecter des normes techniques précises qui garantissent sa protection, ainsi que celle des consommateurs. L’ouverture d’une entreprise de plaquiste exige l’obtention d’une attestation de reconnaissance de qualification professionnelle. Elle se décroche auprès de votre Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Vous pouvez également faire valoir votre qualification grâce à votre CAP/BEP ou en justifiant de 3 ans d’expérience (Legal Place).
Le plaquiste n’a de cesse de suivre des formations pour s’adapter aux nouveaux matériaux ou aux nouvelles techniques de pose. Après plusieurs années d’expérience, il peut s’engager sur plusieurs voies possibles (Samsic Emploi) :
Un plaquiste en début de carrière touche le SMIC, soit environ 1 300 net (Batiactu). Puis, ce salaire augmente en fonction des années d’expérience, mais également de la région où travaille le professionnel. En effet, un plaquiste en Île-de-France touche un salaire moyen brut compris entre 25 000 et 28 000 euros par an (Hellowork).
Lorsqu’il change de statut, sa rémunération devient plus importante. Ainsi, un chef d’équipe plaquiste touche jusqu’à 45 000 euros bruts annuels. Un artisan indépendant peut prétendre à une rémunération de 60 000 euros bruts annuels, à condition de disposer d’une bonne clientèle (Hellowork). En tant qu’autoentrepreneur, son niveau de communication est également important pour maintenir son activité. Dans cette optique, faire appel à des influenceurs du BTP se révèle être une bonne stratégie sur le long terme.
Le métier de plaquiste offre de nombreuses opportunités d’emploi grâce à la demande croissante pour les travaux de rénovation énergétique. Il exige une grande précision, de la rigueur et une bonne condition physique. Mais, au bout d’études courtes, les perspectives de carrière sont variées et amènent à des rémunérations intéressantes.
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